Rencontre coin de champ strip-till
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Suite à la démonstration d’implantation de maïs sans labour du 28 mai réalisée dans le cadre des actions du bassin versant de la Nauze et du Congorbe conduites par Agri-Viaur, une rencontre coin de champ a eu lieu début juillet. Plus de 25 personnes sont venues voir l‘état des levées et échanger sur ces techniques, au travers de diverses expériences.
Aude Bonnefous et Thiphanie Constantin, conseillères à la mission agronomie de la chambre d’agriculture, ont réalisé un suivi de la levée. Le taux de levée de 83 %, semble un peu moins élevé que pour les itinéraires avec labour ou techniques simplifiées 90%, implantés 15 jours plus tôt et un peu plus en avance.
«Pour l’enracinement en strip-till, on constate un développement très vertical des racines, alors que pour les autres techniques, le chevelu est un peu plus étalé, mais très correct »
Le travail en profondeur de la dent du strip till a donc eu un effet notable sur la structure du sol et les conditions météo très humides ont favorisé la végétation. Un temps d’échange a permis de croiser plusieurs retours d’expérience de semis de maïs sans labour. Pour la plupart, l’idée est de limiter l’érosion et/ou de diminuer le temps de travail. Ces échanges ont permis de mesurer comment les agriculteurs qui testent des solutions nouvelles, intègrent cette démarche dans une approche globale.
Selon la place du maïs dans la rotation, la culture précédente, le mode de récolte, les apports de fertilisation organique…les choix d’itinéraires ne seront pas les mêmes, et l’adaptation est le maître mot. Un des participants à cette rencontre a modifié un semoir monograine pour réaliser du semis direct. Il a ajouté une dent rigide qui travaille entre 5 et 10 cm avant le passage des autres éléments. Il ne réalise donc qu’un seul passage, par exemple, après un méteil ensilé, où il intervient au plus tôt après la récolte pour conserver la fraîcheur. Il n’y a donc aucun travail du sol, et les résultats sont tout à fait honorables, mais cette année sur certaines parcelles, l’ensilage s’est déroulé en condition humide, et un passage d’outils à dents a eu lieu avant le semis pour aérer la surface. Par contre, l’apport d’engrais localisé améliore la vitesse de levée.
D’autres pratiquent le semis direct sur un couvert végétal, avec un semoir spécifique. Globalement, même s’il y a eu des échecs au départ ou des baisses de rendement passagères, dans la durée, les arguments sont suffisamment solides pour confirmer ces choix : il n’y a jamais d’érosion, ni de pertes de terres, ni besoin de re-semer. Le temps de travail est très réduit et il n’y a pas de problème de portance à la récolte. Autant d’idées à creuser pour repenser les itinéraires.
Dans un second temps, les conseillères de la Chambre d’agriculture ont poursuivi la matinée sur la maîtrise du désherbage, en précisant que le désherbage mécanique n’est pas incompatible avec la solution chimique, et qu’il apporte aussi des atouts pour réduire la croûte de battance et le dessèchement, mais il faut intervenir tôt, au stade plantules. Ensuite un rappel sur les bonnes conditions d’application de pulvérisation a permis de lancer la discussion, sur :
- l’importance de la qualité de l’eau : Ph, dureté… , qui peut impacter l’efficacité des produits, mais des additifs peuvent compenser ces paramètres,
- l’hygrométrie, la température, sont déterminantes dans l’efficacité du traitement
- le choix du couple buse-pression pour limiter la dérive et l’évaporation tout en produisant suffisamment d’impacts, notamment avec des produits de contact.
Une matinée constructive qui pourra alimenter les réflexions individuelles et collectives au sein des Cuma.